Saïda
s'élève au point de rencontre d'entités géographiques différentes et opposées,
au coeur de l'Atlas tabulaire et au nord de la solitude monotone des hauts
plateaux steppiques du sud oranais, Tous Ies caractères physiques; altitude,
forme de relief, végétation, ressources naturelles, genres de vie présentent
des contrastes multiples aux quatre points cardinaux, autour de "l'heureuse"
cuvette où coule I'oued Saïda.
Heureuse, la nature l'ayant dotée d'un site et d'une position géographique
favorables en tous points,
elle a eu la bonne fortune de voir se transformer un simple
habitat préhistorique en une active cité moderne, grâce à I'influence
de la "paix française".
Au sud de Saïda, on passe du climat continental montagnard, rude mais
sain, tempéré par l'altitude, à une ambiance semi-désertique. Aux pluies,
assez abondantes, fait place une sécheresse excessive, exagérée par d'importantes
variations diurnes de température qui font prévoir la siccité et les écarts
sahariens. Assez fréquente et abondante sur les plateaux élevés de l'Atlas
tabulaire, la neige séjourne plus épaisse et plus tenace dans le sud.
Le climat saïdèen doit ses caractères à la situation et à
l'altitude de cette dépression entourée, à l'ouest comme à l'est, par
les masses montagneuses.
En hiver, janvier,
le mois le plus froid, connaît
des minima moyens de +3 degrés et des gelées à - 5 degrés. Une
bise froide descend des sommets et des plateaux enneigés. Des tempêtes
de neige, comme celle du début février 1934, peuvent interrompre la circulation
de Saïda à Ain-Sefra, Ain-el-Hadjar et Bou-Rached. Des gelées printanières
nuisent également aux cultures. En été, le mois le plus chaud, juillet,
connaît une température moyenne de 37 degrés, avec maxima extrêmes de
+45 degrés par pénible journée de sirocco, le vent desséchant du sud,
dont l'haleine brûlante se fait sentir sur des étendues plates sans obstacle.
Cette cuvette est bien arrosée par des cours d'eau pérennes, notamment
par l'oued Saïda qui sourd à 4 kms au sud-ouest d'Ain-el-Hadjar "la source
de la pierre", à 1200 mètres d'altitude. Par endroits, une abondante circulation
souterraine alimente de belles résurgences dans les calcaires. Plus au
sud, sur la steppe, il ne s'agit que d'un réseau hydrographique ancien,
désorganisé, ne laissant subsister, vu par avion, un aspect de passoire,
avec un semis de "dayas", de cuvettes fermées, remplies d'eau en hiver,
asséchées en été. On aboutit ensuite à la grande dépression fermée de
la nappe aquifère salifère du grand Chott-ech-Chergui dont l'extension
varie selon les saisons. Sa surface, aux frondaisons mouvantes, miroite
au soleil, tandis que ses berges terreuses abruptes sont coupées de ravins
affluents.
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