Paroisse en marche
Chapitre 4

M. Angeliez ayant quitté Saïda; l'évêque y délégua l'abbé Petiot. Celui-ci était de santé délicate; il ne put assurer un service paroissial chargé et il mourait le 15 août 1867, entouré de sa famille. M. Trabuc lui succéda en 1867, mais son séjour fut aussi de courte durée. Il quitta Saïda la même année pour le poste de Kléber. Ce fut sa perte; ayant prêté 1000 francs, dit-on, et en ayant besoin, il réclama ce prêt à son débiteur; celui-ci, en réponse, lui trancha la gorge pendant la nuit dans son presbytère.

Le 29 janvier 1868, M. l'abbé Pons est nommé curé de Saïda; il y restera jusqu'à sa mort, le 8 août 1902, et son corps sera inhumé dans le cimetière de Saïda. La paroisse étant trop lourde pour un seul prêtre, l'abbé Jorro, jeune prêtre du diocèse, fut adjoint à M. Pons comme vicaire; c'était le premier vicaire nommé à la paroisse de Saïda. M. l'abbé Jorro devint plus tard curé de la paroisse du Saint-Esprit à Oran où il exerça son ministère de longues années. En 1871 une nouvelle école est construite; l'ancienne devient l'école des filles et la nouvelle est affectée aux garçons. En 1874, le presbytère actuel est construit pour la somme de 10.000 francs.

Le 1er janvier 1881, un décret gouvernemental érige Saïda en commune de plein exercice; on lui accrédite une superficie de 3563 hectares. Des élections auront lieu plus tard pour donner à la nouvelle commune un conseil municipal et un maire en remplacement des maires désignés par les autorités. C'est l'époque des réalisations; la ville est aménagée et rendue agréable. Des jardins ornent les places publiques, de nouvelles constructions s'élèvent peu à peu; la construction de la mosquée a eu lieu en 1876; suivront, celle de la gendarmerie et de la prison civile en 1881, celle de l'abattoir municipal en 1883.

Le 1er janvier 1885, le dépôt du 2ème régiment de la Légion Étrangère, est établi à Saïda. Grâce à l'intervention de M. Solari, maire à l'époque, l'état-major du régiment et un bataillon viennent s'ajouter au dépôt. Évidemment cet accroissement de militaires imposait un agrandissement de la caserne; la commune y participa pour une somme de 250.000 francs et se verra gagnante; la venue du 2ème Étranger donnera à la ville un renouveau de vie économique important. L'année 1887 est féconde en réalisations; Il faut noter le magnifique hôtel de ville, au toit en ardoise, qui s'élève sur la grande place, laquelle deviendra, plus tard, la place Raymond Poincaré. C'est aussi la construction des bâtiments de la Justice de paix, derrière la Mairie, et du marché couvert.

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