Paroisse en marche
Chapitre 3

Les religieuses trinitaires avaient été sollicitées pour aider la nouvelle paroisse. Depuis 1840 elles avaient débarqué à Oran où elles avaient fondé une maison au pied de Santa Cruz. De cette maison elles devaient essaimer dans une trentaine de villes et de villages de l'Oranie. Les ressources de la paroisse servirent à payer les frais de leur établissement à Saïda. Elles étaient attendues pour le 1er janvier 1863 mais en raison de circonstances inconnues leur arrivée fut retardée. A la demande de M. l'abbé Lacombe, le capitaine de Sonis obtint pour les religieuses la direction de l'école des filles à leur arrivée à Saïda, le 22 janvier 1864.

Quelques mois après l'installation des soeurs à l'école communale, Si Hamza vint troubler l'ordre à Saïda. Il roda jusqu'à Ain-el-Hadjar avec un fort contingent de cavaliers et avec l'intention d'attaquer Saïda. L'alerte donnée toute la population, établie hors de la Redoute, se réfugia dans l'enceinte qui n'était défendue que par une compagnie de tirailleurs et une centaine de militaires convalescents de l'hôpital. On ne sait pas pour quelle raison mais l'attaque prévue n'eut pas lieu et Si Hamza, ne voulant pas se risquer, se dirigea vers Si Benian et réintégra Aflou d'où il était venu. L'alerte terminée les religieuses reprirent leur logement mais une sentinelle fut placée la nuit pour veiller sur leur sécurité.

M. Lacombe, curé de Saïda, est nommé à Relizane; il quitte la paroisse en 1865 après un séjour de six années. Il eut pour successeur M. Angeliez mais celui-ci, après un court séjour se retirait en Métropole. M de Sonis quittait aussi Saïda l'année suivante, en 1866, nommé à Mostaganem pour faire partie de la commission chargée de délimiter les terrains "habous" laissés aux arabes par ordre de l'Empereur. Dans le même temps l'école communale tenue par les soeurs trinitaires devenait insuffisante pour le nombre d'enfants à scolariser. On envisagea de créer une nouvelle école mais, le nombre de postes pour la Colonie étant limité, l'académie ne put créer cette nouvelle école. Aussi un biais fut décidé; une école libre serait ouverte et annexée à l'école communale avec, pour cela, l'arrivée de deux nouvelles religieuses venues renforcer les rangs des quatre précédentes.

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