![]() Chapitre 10 |
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Les
lois sur la laïcité continuaient leur travail de déchristianisation.
A la fin de l'année scolaire de 1912, les religieuses trinitaires,
qui avaient ouvert une école libre lors de leur suppression dans
les écoles communales, en 1882, furent placées dans l'obligation
de fermer leur établissement, malgré les nombreuses interventions
en leur faveur. La
fermeture de l'école des soeurs trinitaires affligea toute la population
chrétienne et non-chrétienne.
Cependant elles n'abandonnaient pas Saïda entièrement; deux
d'entre-elles y demeurèrent, s'occupant d'oeuvres apostoliques diverses.
L'une mourut à Saïda en 1925, l'autre fut, dès lors,
rappelée par ses supérieures, la même année;
on ne devait plus revoir les cornettes de ces religieuses à Saïda.
Comprenant l'importance de l'école pour la formation de la jeunesse, M. Pradelle forma le projet d'ouvrir une nouvelle école libre, avec du personnel laïc, qui puisse donner les mêmes garanties professionnelles et religieuses. Après de nombreuses difficultés, vaincues par la ténacité de M. Pradelle, cette nouvelle école voit le jour à la rentrée des classes d'octobre 1912. Elle est installée, tout d'abord, dans une maison du boulevard Gambetta, sous le vocable de "Notre-Dame de France"; plus tard elle sera transférée dans la rue du colonel Géry. Elle est confiée à Mme. et Mlle. Cleon de Vandrecourt; cette école fonctionnait dans d'excellentes conditions, mais le budget de la paroisse ne permettait pas de subvenir à ses dépenses. Les années de guerre ajoutant encore aux difficultés de fonctionnement, il fallut, le coeur serré, renoncer à sa réouverture à la rentrée scolaire de 1918, tandis que l'école Felix-Faure continuait son action. M. l'abbé Pradelle, malgré la guerre, dotait l'église d'un superbe autel venant de la maison Miquel, statuaire et sculpteur de Toulouse, pour replacer celui en bois. Le 26 novembre 1914, Mgr. Capmartin, évêque d'Oran se déplaçait spécialement pour consacrer l'autel; ce fut une grande fête paroissiale où étaient présents les curés de Mascara, Oued-Taria, d'Ain-el-Hadjar et Thierville. C'était un autel fait de marbre blanc surmonté d'un retable et d'un ciborium également en marbre, flanqué de deux anges porteurs de candélabre et orné de six statuettes en cimentine. Trois bas reliefs en stuc représentent des scènes évangéliques et dans la table de l'autel sont enfermées les reliques des Saints martyrs Felix, Lucius et Alinus. |
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