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La
guerre faisait rage, et M. Pradelle s'ingéniait à soutenir
le moral de ses paroissiens; il animait la paroisse et surtout il organisait
des cérémonies religieuses et patriotiques. Le 26 mars 1916,
la paroisse entière se consacrait au Sacré-Coeur de Jésus
pour être protégée et obtenir le succès des armées
françaises et la paix. Les fatigues de son ministère et la
durée de la guerre minèrent la santé de l'abbé;
parti quelques mois en France pour se reposer il est de retour, pensant
pouvoir reprendre ses activités, mais une épidémie
de "grippe 'espagnole" devait avoir raison de ses dernières
forces et il mourrait le 27 octobre 1918. Ses obsèques furent une
belle manifestation de reconnaissance de la population à laquelle
il avait consacré plus de six années de sa vie. Une plaque
de marbre commémorative, offerte par les paroissiens, fut appliquée
sur un des piliers du choeur de l'église pour perpétuer son
souvenir. C'est le 22 décembre 1918 que M. Pierre Fabre, venant du diocèse des territoires du sud où il exerçait le ministère de curé et d'aumônier militaire, est nommé curé de Saïda après l'intérim de deux mois d'un prêtre mobilisé. Sans installation officielle et dans la plus stricte intimité, Il prend possession d'une paroisse en pleine activité et, durant de longues années, de 1918 à 1949, il se fera estimer et aimer de tous par sa bonhomie et par sa bonté légendaire. Les archives de la paroisse ont conservé peu de documents de la vie paroissiale durant ces années; ce n'est pas faute d'activité car la paroisse étant organisée, l'église meublée, il restait à développer la vie spirituelle et sociale. Le diocèse d'Oran, trop pauvre en prêtres, ne put assurer un vicaire à la paroisse; M. Fabre fait appel à l'abbé Marcerou, prêtre du diocèse de Perpignan, où il fut son protégé et son enfant de choeur. M. Marcerou demeurera à Saïda jusqu'en 1922. A son départ M. Fabre dut assurer seul un lourd ministère et se partager entre les centres de la paroisse: Nazereg, Ain-el-Hadjar, Marrhoum, Wagram, Kralfallah, Balloul auxquels il fallut ajouter Oued-Taria, Franchetti et Charrier qui se trouvaient sans curé. Ce n'est qu'à partir de 1932 qu'il y eut à Saïda un vicaire substitut en permanence. |
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