Chapitre
3
Les Berbères occupèrent jadis cette région jusqu'aux invasions arabes. Il en subsiste des ruines importantes d'agglomérations de sédentaires, dans les Doui-Tabet (djebels Abd-el-Krim et Mou-Djebane) et les Hassasna Gharaba, notamment l'enceinte trapézoïdale de Dra-el-R'mel "la crête du sable", près de Franchetti, mesurant 300 à 350 mètres de coté, avec inscriptions de langue lybique. Il s'agit le plus souvent de tumuli (tombes rudimentaires) "bassinas" tas de pierres ou "redjem", accompagnant des exploitations minières ferrifères utilisant la fonte au bois.
Plus tard, le "lime" romain, la frontière de l'empereur Septième Sévère la plus méridionale, est jalonnée par les ruines des bourgs fortifiés des vétérans et des fermes de "Lucu" (Temziouine), "Ala Milaria" (Benian) et de "Cohors Brecorum" (Tagremaret). Cette ligne passe au nord de Saïda, où existait alors un poste militaire dont on a retrouvé les ruines. Il était comparable à celui de "Stagna" (Le Kreider) , sur la rive septentrionale du Chott-ech-Chergui, d'où une piste devait descendre vers le sud pour atteindre les tribus sahariennes turbulentes des Gétules.
Les Turcs, fixés à Mascara, capitale du Beylick de l'ouest du Ponant, de 1701 à 1791, durant l'occupation espagnole d'Oran, utilisèrent comme "maghzen", troupe de soldats auxiliaires, percepteurs d'impôts et gendarmes routiers, la tribu Mascaréenne des Hachem et tinrent garnison à Saïda.