![]() Chapitre 9 |
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La
technicité et le labeur des colons français ont transformé la vallée de
l'oued Saïda et la plaine, en une riche région agricole en partie irriguée,
aux productions variées reposant sur la culture des céréales et l'existence
d'un vignoble discontinu de 10000 hectares, s'allongeant sur 20 kms, de
Franchetti et Saïda à Ain-el-Hadjar, jusqu'à Wagram. Il s'agissait dans
le premier centre, de vins de coteaux, dans les autres, de vins de plaine,
relativement peu importants en quantité mais réputés pour leur qualité.
En outre, à Franchetti, agriculteurs et viticulteurs utilisaient une dérivation de l'oued Saïda et des sources abondantes pour irriguer des vergers d'oliviers, amandiers et figuiers. Parmi les fermes les plus importantes, on comptait le domaine Bellevue, la Ferme Blanche, la propriété de la Société Immobilière Civile, la ferme de Sidi Mimoun. Nazereg-Flinois, bénéficiait d'importantes résurgences, alimentées par une forte circulation aquifère souterraine. Un gros agriculteur viticulteur y possédait la grande propriété du Poirier, aux Eaux Chaudes. La commune de Saïda était habitée notamment par une trentaine d'agriculteurs et une douzaine de viticulteurs qui mettaient en valeur, avec soin, leurs propriétés voisines, en particulier: Les fermes Saint-Antoine, Koudiat et Tinn, Aïn-Tebouda, Carrafang, la Laiterie, le domaine d'Ain Zerga. Dans la plaine, on pouvait compter que 70 pct de la superficie était en céréales, 14 pct en vignes 15 pct en primeurs alimentant le marché urbain et produites dans les jardins irrigués de la banlieue. Des Européens pratiquaient, en outre, l'élevage des vaches laitières. A Ain-el-Hadjar s'étendaient un petit vignoble et des champs de céréales. La mise en valeur était assurée notamment par trois exploitations importantes et par la station expérimentale d'agriculture de la plaine des Fauchers. Une usine de pâte à papier y traitait l'alfa. A 5 kms au sud s'élevaient, à Bou-Rached, les docks coopératifs des grandes fermes européennes de la plaine voisine des Maalifs, appartenant à agriculteur indépendant, à la Compagnie Agricole Oranaise des Maalifs et à la Société Agricole de Torba, à l'extrême limite méridionale des terres cultivées. A l'est et à l'ouest, dans l'Atlas tabulaire, les Européens produisaient des céréales, des fruits et du vin, alors que les Musulmans pratiquaient la culture extensive des céréales et surtout l'élevage des moutons, sur les terrains de parcours réduits par l'extension des défrichements et des cultures. Ces animaux, destinés en partie à la boucherie, étaient exportés par le port d'Oran, sous forme de carcasses frigorifiées. La prospérité agricole de la région de Saïda avait encouragé le développement d'associations agricoles, groupées dans la ville. Il s'agissait de la Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel, crée en 1920 et groupant 18 sociétaires en 1949, de deux caisses locales: l'une européenne, l'autre musulmane, en 1921 (935 sociétaires), la Caisse d'Assurances Mutuelles crée dès 1908 (200 sociétaires) et bénéficiaire de primes s'élevant, en 1949, à près de 10 millions de francs lourds. Il existait également: une Coopérative de céréales, fondée en 1936, groupant 236 sociétaires, une coopérative meunière de farine et semoulerie, crée en 1938 pour 73 sociétaires, des docks coopératifs, une cave coopérative, un syndicat intercommunal de travaux, inauguré dès 1917 et groupant en 1949, 100 sociétaires et réalisant un chiffre d'affaires de près de 6 milliards de francs lourds, l'union régionale des syndicats crée en 1946 avec 100 sociétaires et, finalement, une association ovine. Soit, au total, grâce aux créations réalisées de 1908 à 1946, le groupement de plus de 1200 sociétaires, traitant 200000 quintaux de céréales et leurs sous-produits. A ces organismes, il faut ajouter: une coopérative de travaux agricoles à Franchetti, organisée en 1946, groupant 20 sociétaires possédant 3250 hectares; à Ain-el-Hadjar: une autre coopérative de travaux agricoles de 1945 avec 17 sociétaires et 776 hectares et un syndicat agricole (1946) avec 41 sociétaires; aux Maalifs: une coopérative de céréales, crée dès 1922, pour 37 sociétaires et une coopérative de grains. Pour les produits forestiers et l'alfa s'étaient constituées: la Société Alfatière et Forestière des Hauts plateaux, la Société Saidèenne des produits forestiers et alfas, ayant leur siège à Saïda, avec exportation assurée par la Société Algérienne des Alfas, ayant son siège à Oran, et la Société Générale des Alfas d'Arzew. |
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