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Il
me faut parler des fêtes de Saïda et de Nazereg. Nazereg, c'était la
fête au village et le bal aux lampions. Nous ne l'aurions pas manquée pour
un boulet de canon. Saïda, c'était autre chose. Elle avait lieu le
premier dimanche de septembre. Dans mon enfance c'était quatre baraques
de bonbons et de "toraïcos" éclairées par des lampes de carbure et on dansait
au son du petit orchestre de la Légion. Elle évolua, bien sûr pour se terminer,
les dernières années, dans une apothéose de lumière, de couleurs, de feux
d'artifices, de baraques foraines étincelantes et le grand bal sur la place
avec deux orchestres venus d'Oran ou d'Alger. C'était l'événement de la
fin de l'été. C'était la fête de toute la région. Et puis il y avait des clubs de détente et de loisirs. Deux clubs de boules chers à notre adjoint et ami Pierre Pauloin, une société de chasse importante dont furent les animateurs et plus souvent les défenseurs Pierre Pauloin, encore, et M. Grillot, deux clubs de tennis assidûment fréquentés et dont Jean Carrafang, Etienne Canal et Jean Bacquey furent les joueurs les plus en vue, et deux cercles, le cercle amical que présida toujours M. Charles Canal, un homme courtois, dévoué, de bon conseil, apprécié et aimé de tous. C'était le cercle des jeunes. Et puis le cercle civil, un monument de la vie Saïdéenne, ouvert d'office aux officiers et fonctionnaires dont le dernier président fut mon frère Paul Baylé, où nous venions entre amis oublier nos soucis et nos peines, où se nouèrent des amitiés irréversibles, où tout était permis, hormis la vulgarité, où ses traditions d'hospitalité, de courtoisie, de tenue furent toujours respectées. Il fallait donner à la jeunesse les moyens d'exprimer son enthousiasme, ses qualités physiques, son talent, ses vertus et sa joie de vivre. Ils les trouvèrent avec la "Patriote Saïdèenne", une société de gymnastique qui connut une notoriété certaine quand M. Vivès en était l'animateur. Une piscine olympique très belle, dotée de tous les perfectionnements les plus modernes dont l'ingénieur architecte fut André Sabaton, le maître d'oeuvre la municipalité Traverse, les constructeurs nos amis Genolini, sur un terrain, donné une fois de plus par notre ancien maire Joseph Vidal, dont elle portait le nom. |
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