![]() Chapitre 14 |
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Il
y avait aussi, bien entendu, deux clubs de football: le MCS, le Mouloudia,
de création récente, qui poursuit aujourd'hui encore une belle carrière,
et le GCS, notre vieux Gaieté au maillot blanc, club de toute une ville,
soutenu par toute une région, qui accéda quatre fois aux quarts de finale
de la Coupe d'ATA. Il fût marqué dans son style et sa manière par des éducateurs
et des joueurs de très grande classe, issus de la Légion. Ils s'appelaient
Schmitt, le capitaine Picard, Altmann, Hess, Albrecht, Terol, authentiques
vedettes dans leur pays. Groupe d'amis au départ, il fut animé ensuite par M. Magnon père et M. Blesson. Plus tard, le Dr. Feriot en fut le président, moi-même après lui. Mais il fut surtout animé par mes frères Tony et Paul, Michel Hermosilla, Sultan, Robert Lopez, André Sabaton, Lucien Cazes, Pierre Dufour, Boukhatem, et tant d'autres anonymes qui lui apportèrent leur dévouement et leur soutien. En fait, il était le club de tous. Il nous donna des joies et des peines, aussi précieuses aujourd'hui les unes que les autres, et toujours des émotions. Il nous donna aussi des joueurs de grand talent. Ernest Libérati, 23 fois international, Maurice Weber, Capitaine du R.C. Strasbourg et de l'équipe de France militaire. André Sabaton, international universitaire, Tallayrach que seule une blessure empêcha d'être international, Lulu Magnon et Vincent Galand, Riu qui firent les beaux jours de Cannes et d'antibes, plus près de nous Jean Costes et Coco Bourgeon, Michel Aguado, Corredor, les Barnier, Rocca, Gomez, au coeur gros comme ça, Leber, Baeza, Marques, Castellano, tué en Italie, Hamidat, les efficaces Nicolas René et Jo Guindos, Ben Altel, Camara, Joseph Martinez, Miche Hernandez, Djelloul, Aimé Benamour, Diez, Jean-Pierre Alba, Zozo Lopez, Saïd Amara, André Sanchez, Dahgmani, et bien entendu, celui qui n'avait rien appris et qui savait tout faire, la classe à l'état pur, notre petit Bacoco, aujourd'hui disparu. Physiquement et moralement, notre jeunesse était belle. Issue d'un mélange de races nordiques et méditerranéennes, elle avait souvent les yeux et le teint clairs de leur ascendance alsacienne ou allemande, mais aussi de son origine méditerranéenne la finesse des traits et cette façon d'être qu'on appelle le charme. Elle était belle et voila tout. Pour moi, ce qui caractérise le saideen type, c'est son sens de la mesure. Il est équilibré dans son comportement et dans ses manières. Les difficultés de la vie quotidienne, dans un climat rude et une nature capricieuse, lui ont appris la sagesse, la modestie, la tolérance. Il a du paysan la solidité, le bon sens, du montagnard la rudesse et le courage. Il a un esprit de solidarité certain, acquis sans doute au contact des difficultés journalières. Il est fidèle à ses amitiés et à ses rancunes. Il est enthousiaste, sans exubérance; il a le respect du travail et des valeurs essentielles. Il est profondément attaché à son pays, au point de devenir quelquefois chauvin. Il est atteint de Saïdite. Ceci explique sans doute que notre ville ait pu traverser des périodes difficiles sans heurts majeurs ni divisions définitives. |
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